Le MO5, véritable R5 de la micro-informatique...

[Carl]

http://www.franceinfo.fr/emission/histo ... 2015-04-10

Carl

[Xyphoes]

Bonjour

"Apprendre l'informatique à nos enfants, c'est les préparer aux emplois de demain...Pour nous, la France avance"

Aaah le fameux plan informatique ..... les micros étaient bien là, mais ils avaient peu-être oublié de former les enseignants à ce fabuleux outil informatique (les élèves avaient bien plus de connaissances ....surtout pour charger les jeux XD ) la plupart du temps l'écran restait sur off, au collège pas mieux magnifique salle informatique en nano-reseau, mais pas souvenir d'avoir vraiment fait grand chose, surtout que l'accès a cette fameuse salle était très rare ... le seul truc intéressant dont j'ai souvenir sur les micros Thomson, c'est au lycée avec la conception d'une interface E/S et un peu de programmation pour la piloter. Je dois toujours avoir mes cours dans mes archives si cela peut intéresser quelques Thomsoniste .

[LeGrapyl]

...mais ils avaient peu être oublié de former les enseignants a se fabuleux outils informatique

Ouaip, c'est bien la même expérience pour moi... corriger les travaux de M. Jacquin (ou Jacquet?).

[Daniel]

"Apprendre l'informatique à nos enfants, c'est les préparer aux emplois de demain...Pour nous, la France avance"

On peut critiquer le plan IPT, c'est vrai. Mais il a eu le mérite d'exister. Beaucoup de mes collègues informaticiens m'ont avoué avoir eu leur vocation dans la salle du nanoréseau de leur école primaire. J'ai aussi des exemples dans ma famille.

[Markerror]

Pour avoir vécu de l'intérieur d'un collège la mise en place du plan IPT (ça sert des fois d'être fils de principal, je squattais pas mal la salle du Nanoréseau à un moment ), je confirme que le matériel est arrivé avant que les professeurs ne soient formés. Après, la bonne utilisation du matériel tenait plus à la bonne volonté des professeurs. Les logiciels éducatifs fournis, du moins dans les premiers temps, avaient la réputation d'être plutôt de mauvaise qualité.

A bien y réfléchir, la seule vraie erreur de ce plan, c'était de ne pas avoir proposé un accompagnement de l'exploitation du matériel par une personne dédiée (autre qu'un professeur). La matériel, sans être une tuerie technique, était suffisant pour de l'initiation.
Ca aurait pu se faire avec le recrutement de jeunes, je pense que cela aurait bien mieux fonctionné ainsi.

[Fabrice Montupet]

Ca aurait pu se faire avec le recrutement de jeunes, je pense que cela aurait bien mieux fonctionné ainsi.

Le but du Plan Informatique pour Tous était avant tout politico-économique. Tant mieux si les élèves pouvaient en tirer quelque chose, mais les hauts-esponsables avaient d'autres préoccupations...
Si les instituteurs et professeurs ont été peu ou pas formés. c'est que l'essentiel du budget devait aller dans l'achat du matériel et il fallait aller très vite. L'heure n'était pas à la concertation et encore moins aux appels d'offres. Alors que la lourde charge consistant à analyser les besoins en informatique de l'éducation nationale devait être confiée à un haut responsable informatique, ce qui parait être la moindre des choses vu l'ampleur de la mission officielle, c'est vers l'homme d'affaire Gilbert Trigano, fondateur du «Club Med», que Laurent Fabius s'est tourné. Il s'en suit des choix où les intérêts économiques et la politique prendront le pas sur l'intérêt des élèves: Exiit des sociétés privées étrangères telles qu'Apple vivement recommandée par Jean-Jacques Servan-Schreiber, ignorées également des entreprises privées française telles que Exelvision (qui dû se battre pour faire partie modestement du plan), Trigano décida de rendre quelques menus services aux constructeurs français nationalisés Thomson, Matra et Bull ainsi que SMT Goupil (déjà en contrat avec l'état); Tous n'étant pas contre une perfusion financière supplémentaire. Rappelons qu'en 1983 Laurent Fabius avait déjà épinglé les sociétés Bull et Thomson, leur demandant de retrouver un équilibre financier en... 1985. Ce nouveau plan IPT annoncé cette même année, arriva vraiment à point nommé pour arranger leurs petites affaires... Troublante coïncidence non?

[gilles]

L'apple 2 était cher et n'est pas forcément plus puissant qu'un MO5 (et à l'époque le prix d'un écran couleur pour apple2 était astronomique la configuration 1 disquette + ecran couleur pour un 2e devait s'approcher de 25000f, à comparer avec les 6000f environ d'un MO5 avec son écran couleur + boitier nanoréseau). On oublie également trop souvent l'importance du crayon optique, qui offre une interface intuitive et permet de toucher un plus large public.

Le nanoréseau est une solution technique intéressante, qui permet à un poste maître de distribuer un programme à une salle de classe. Le prix de revient d'un nanoréseau est, au moment de la mise en place, beaucoup moins onéreux que la mise en place d'autant de postes individuels type apple2 ou que les bbc model B déployés au royaume uni.

Dans certains établissement cela a plutôt bien fonctionné, ailleurs non. Pour autant l'accompagnement a été réel, et l'offre en logiciels éducatif a été plutôt diversifiée et d'un bon niveau.

Le seul gros défaut du plan IPT... c'est qu'il n'a pas eu de suite... et que plus de 10 ans après le seul équipement informatique de la plupart des établissement était encore un nanoréseau (démonté et au fond de la réserve).

[Fabrice Montupet]

Dans les discussions qui ont commencé entre Apple et la France, il était question d'un ordinateur en version éducation vendu à prix tiré, nettement en dessous des prix généralement pratiqués par Apple et très inférieur au prix de 25.000 FF que tu annonces. Mais Apple n'était pas la seule société étrangère intéressée par le plan IPT, elles ont été écartées sans qu'elles puissent proposer quoi que ce soit... Une pratique inadmissible.
Pour fonctionner, le nanoréseau doit disposer d'un ordinateur "tête de réseau". Les PC généralement utilisés dans l'éducation nationales, des Bull Micral 30 ou Logabax Persona 1600 en configuration avec disque dur, coûtaient la bagatelle somme de 40.000 FF unitaire. Ce qui augmente singulièrement la facture.

[gilles]

Il faut vraiment se replacer dans le contexte.
Le nanoréseau peut paraître accessoire mais dans le contexte éducatif c'est au contraire un avantage déterminant. Le seul équivalent à l'époque est l'econet anglais qui permettait déjà ce type d'utilisation sur des machines acorn/bbc.
Apple n'avait rien de comparable, et pas non plus de catalogue éducatif francophone significatif alors que le TO7 avait déjà une offre logicielle significative, et était déjà installé dans quelques établissements.
Fin 1984 début 1985 le choix du MO5 est le plus juste. Néanmoins, à la fin des années 80 il fallait certainement réévaluer la chose et passer à une seconde phase... ce qui n'a pas été fait...

[Fabrice Montupet]

Le nanoréseau est un petit réseau astucieux et très économique, une chance qu'il fut mis en place dans le plan IPT de 1985. Quand Léanord a développé sa solution réseau entre 1981 et 1984, elle ne l'a pas fermé à certains micro-ordinateurs, nous aurions pu voir développer des cartes ou boitiers d'extensions pour des appareils autres retenus pour le plan IPT. A ce sujet, il est regrettable que Léanord n'ait pas proposé de boitier nanoréseau pour les 9.000 Exelvision du plan IPT.

EDIT: C'est marrant! Je viens tout juste d'écouter le lien France Info donné par Carl! Il rapporte pour une bonne part ce que j'ai écrit

[__sam__]

A noter: avant le MO5 et le nano réseau pour les collèges, des écoles primaires (parfois même en milieu très rural) avaient reçu des TO7 avec lecteur de K7 et imprimante matricielle ainsi que quelques logiciels (le célèbrissime logo, et le très curieux dans le contexte pédagogique "android"). Il y a eu des cours de formation pour les enseignants et le CNDP fournissait pas mal de K7 avec des programmes/jeux éducatifs (j'ai vécu ca de l'intérieur car ma maman était enseignante/directrice d'école).

Pour moi le choix était pas idiot, et je pense comme Gilles que le pb de l'IPT est qu'il n'a pas duré dans le temps en faisant évoluer vers quelque chose de mature et indépendant des autres matières enseignées.

Certes, Les crédits ont étés débloqués assez vite, les contrats passés vite aussi, mais la construction d'un apprentissage correct de l'outil informatique et des évolution sociétales qu'il allait engedrer n'a pas été bien fait. Pourtant il y aurait pu avoir de la formation à la programmation structurée (lego a essayé, mais ca n'a pas bien marché), de la formation à la frappe sur clavier (l'ordi a mis fin au métier de sténo-dactylo: de nos jours tout le monde tape ses lettres lui-même, et plus personne ne dicte à une secrétaire), de l'utilisation de feuilles de calcul avec le matériel de l'époque. Mais en pratique il y a surtout eu des jeux éducatifs pour apprendre les conjugaisons, les tables de calculs, les dates historiques, etc. Bref: une redite de ce qu'il s'apprenait déjà à l'école. L'aspect novateur de l'informatique n'a pas été vraiment mis en avant (ce n'était peut-être pas facile à deviner).

[gilles]

Les arguments sont justement plutôt bidon et en grande partie anachroniques.
En 1985 steve jobs se fait dégager d'apple et était déjà sur la touche depuis l'échec du lisa. C'est certainement plus vendeur de parler de macintosh mais dans la pratique l'offre éducation d'Apple en 1985 ce sont des apple2e, machines plutôt chères et dépassées.

Il faut tenir compte de l'évolution de la valeur franc / dollar

au début des années 80 il fallait à tout prix éviter les contrats indexés sur le dollar.

L'exl100 n'était pas une bonne machine pour le plan IPT, elle était encore trop jeune et comportait quelques défauts majeurs (essaye donc d'utiliser 2 ou 3 claviers IR en même temps pour comprendre...). L'exl100 peut donc rentrer dans le plan en tant que monoposte d'initiation, ce qui a été fait et c’était le maximum possible.

Même avec du recul ce plan était plutôt rationnel, il y avait sans doute moyen de faire encore mieux, et cela doit servir à faire mieux... mais pour le moment ... ce plan a été le premier et le dernier...

[Fabrice Montupet]

Je ne parle pas du Macintosh, il est clair que pour obtenir un prix d'attaque, il ne pouvait être question que d'un Apple II à bas prix. Nous parlons d'une époque où l'informatique à connu des progrès considérables et en très peu de temps. Donc, l'Apple II pouvait être considéré effectivement comme un ordinateur dépassé, mais ceux retenus par la plan IPT, ne l'étaient-il pas également? Même les têtes de réseau étaient dans ce cas dépassées, toutes étaient des PC 8 bits à base de 8088 alors qu'IBM avait sorti un an plus tôt son PC/AT, un 16 bits à base de 80286. Choisir un ordinateur Apple II éduc était faire le choix d'un ordinateur extensible à loisir, à la logithèque extrêmement importante et active, aussi bien en éducatifs qu'en logiciels professionnels, donc cela avait un sens. Mais bon, cela aurait pu être Apple ou un autre constructeur, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, Apple n'était pas la seule à s'intéresser au marché du plan IPT. D'autres solutions auraient pu être envisagées... si les dés n'avaient pas été pipés d'avance.

Je connais bien l'EXL100 pour connaitre ses limites. Son déploiement dans des classes n'a pas posé de problèmes techniques à condition bien sûr d'avoir installé correctement l'ensemble, et c'était la cas: Dans une classe, le clavier IR était posé à quelques centimètres (10 - 15 cm) de l'unité centrale, on était dans une situation où les enfants étaient assis correctement, et non avachis sur leurs chaises avec le clavier posé sur le genoux. Dans ce cas, effectivement, cela aurait posé problème

Un embryon de réseau à été déployé sur des EXL100 du plan IPT, il s'agit de l'Exelréseau. Ces possibilités étaient extrèmement limitées. Par contre, Exelvision équipa bon nombre de classes d'un modem afin que les écoliers s'initient à la télématique. Les classes équipées pouvaient même communiquer entre elles par le principes de BAL. C'était une bonne idée.

[gilles]

En 1984 le rapport performance/prix d'un apple2e n'est pas favorable par rapport au MO5. Les performances sont très légèrement à l'avantage du MO5, cpu plus puissant sur le MO5 (nombreux registres en 16bits, multiplication), capacités graphiques et en particulier l'affichage des couleurs (que l'apple ne peut faire qu'en PAL, encore globalement absent ou onéreux en france, la majorité des apple2 seront donc utilisés en monochrome).
Par ailleurs la logitique apple est intéressante au niveau pro et en anglais, mais elle ne l'est pas en éducatif francophone.
Le prix de l'UC n'est pas non plus comparable, 2500f pour le MO5 et un peu moins de 9000fr pour l'apple 2e nu.
Et surtout il n'existe rien de comparable au nanoréseau, il faut donc un lecteur de disquette par poste, et que l'enseignant lance le logiciel partout, que chaque logiciel soit copié N fois...
On critique beaucoup le nanoréseau pour ses défauts, et il en avait... mais il n'avait pas d'équivalent et n'en a pas eu pendant au moins 5 ans ensuite, peut être même plus proche de 10 (à savoir un réseau à bas prix de machines et du logiciel pour l'exploiter).
Il ne faut pas comparer des machines avec leurs valeur relatives vues par des collectionneurs en 2015 mais par rapport à leur prix et leurs performances de 1984.

[Fabrice Montupet]

Je ne critique pas le nanoréseau (cites-moi une ligne où je le fais) bien au contraire. Je critique, et depuis le début, la façon particulièrement douteuse et politicienne dont à été traité le plan IPT.
Au début des années 80, la logithèque éducative de l'Apple II contenait déjà de très nombreux titres, chez Nathan, Ediciel par exemple. Et elle se serait abondamment étoffée, à l'égal des MO/TO, si l'Apple II "éduc" avait été choisi pour le plan IPT. Car ce qui a fait que le catalogue éducatif ait été si rempli pour Thomson c'est justement parce que la marque à été retenue par le plan IPT. Pour aucune autre raison.

L'Apple II commercialisé à cette époque était le l'Apple //e et ce modèle était au standard PAL. Pourquoi parles-tu des Apple ][ et ][ Plus (non PAL) qui n'étaient plus distribués.

Concernant les prix. Tu t’obstines encore et encore à parler de ceux de l'Apple II public alors que l'Apple II qui concernait le plan IPT était une version "éduc" sur laquelle Apple était prête beaucoup de concessions, à commencer par le proposer à bas prix. Ce qui fausse complètement tes calculs et tes conclusions.